Le Royaume-Uni va dépenser plus de 100 millions de livres sterling (environ 77 milliards de Francs CFA) pour tirer parti de l’intelligence artificielle (IA) tout en mitigeant ses risques. Objectif pour le pays : devenir un leader mondial dans le secteur.

Rishi Sunak, Premier ministre du Royaume-Uni

Tirer parti de la technologie pour stimuler différentes filières

L’année dernière, le gouvernement britannique publiait un livre blanc dans lequel il défendait une approche pro innovation de l’IA. L’autorité antitrust, la Competition and Markets Authority (CMA), a suivi cette tendance en définissant des principes spécifiques pour réguler la technologie, basés sur la compétitivité du secteur et la protection des consommateurs.

Les autorités poursuivent désormais sur cette lancée, en annonçant plus de 90 millions de livres sterling consacrés au lancement de nouveaux centres de recherche sur l’IA dans tout le pays. Ils étudieront comment l’exploiter de manière responsable dans des domaines tels que les soins de santé, la chimie et les mathématiques. Le plan comprend également un investissement de 19 millions de livres sterling dans 21 projets visant à développer des outils d’IA sûrs et fiables destinés à stimuler la productivité.

10 millions supplémentaires permettront de préparer et les régulateurs dans différents secteurs, tels que la finance, la santé, l’éducation et les télécommunications, afin qu’ils soient en mesure de faire face aux risques de l’IA, mais surtout d’exploiter ses opportunités, a indiqué le gouvernement.

Les Britanniques en retard sur l’encadrement de l’IA ?

À l’été dernier, des représentants du gouvernement étaient en discussion avec plusieurs fabricants de puces, notamment Nvidia, pour obtenir des accélérateurs d’IA. Ces puces sont essentielles pour alimenter la technologie particulièrement gourmande en énergie. Quelques mois plus tard, la ville de Milton Keynes accueillait le premier sommet international sur la sécurité de l’intelligence artificielle, durant lequel les géants du secteur ont accepté de soumettre leurs nouveaux modèles à un examen avant leur lancement public.

« En adoptant une approche agile et sectorielle, nous avons commencé à appréhender les risques immédiatement, ce qui ouvre la voie au Royaume-Uni pour qu’il devienne l’un des premiers pays au monde à récolter les fruits de l’IA en toute sécurité », assure Michelle Donelan, secrétaire d’État à la Science à l’Innovation et à la Technologie.

Si le gouvernement de Rishi Sunak salue ces efforts, l’opposition ne se montre pas aussi optimiste. Matt Roda, membre du parti de gauche Labour, affirme que « les ministres n’ont toujours pas de plan pour introduire une législation qui permette d’appréhender en toute sécurité les nombreuses possibilités offertes par l’IA ». Il n’omet pas de mentionner le décret signé par Joe Biden en octobre dernier, ainsi que l’AI Act de l’Union européenne, qui vient d’être approuvé par les 27 États membres.

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