La Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) vient d’infliger une amende de 32 millions d’euros à Amazon France Logistique en vertu du règlement général sur la protection des données – RGPD. Le géant de l’e-commerce est accusé d’avoir « mis en place un système de surveillance de l’activité et des performances des salariés excessivement intrusif ».

Après la publication de plusieurs articles de presse ainsi que de plaintes de la part d’employés d’Amazon, la CNIL a réalisé « plusieurs missions de contrôles ». Si le gendarme de la vie privée reconnaît que l’entreprise subit de « fortes contraintes » pour atteindre des « objectifs de performance élevés », il dénonce un dispositif « disproportionné » de conservation de données et d’indicateurs statistiques sur les salariés.

Ces indicateurs sont collectés par un scanner utilisé par chaque employé. Certains d’entre eux ont particulièrement attiré l’attention de la Commission. Le premier signale une erreur lorsqu’un salarié scanne un article « trop rapidement », tandis que le second rapporte les périodes d’interruption d’un scanner de dix minutes et plus. Un autre indicateur alerte des interruptions allant d’une à dix minutes.

Des pratiques qui conduisent l’employé à « devoir potentiellement justifier de chaque pause ou interruption », détaille la CNIL. Les données et indicateurs recueillis par le système sont conservés pendant 31 jours. « La société accède déjà à de nombreux indicateurs en temps réel, individuels comme agrégés, pour atteindre l’objectif de qualité et de sécurité dans ses entrepôts », poursuit-elle.

Plusieurs manquements d’Amazon au RGPD

La CNIL relève en outre un manquement à l’obligation d’information et de transparence, car les intérimaires n’étaient pas informés que leurs données « étaient collectées au moyen des scanners ». De même, Amazon est accusée de ne pas avoir fourni suffisamment d’informations à ses employés sur son système de vidéosurveillance.

« Nous sommes en profond désaccord avec les conclusions de la CNIL qui sont factuellement incorrectes », indique la firme dans un communiqué. « L’utilisation de systèmes de gestion d’entrepôt est une pratique courante du secteur : ils sont nécessaires pour garantir la sécurité, la qualité et l’efficacité des opérations et pour assurer le suivi des stocks et le traitement des colis dans les délais et conformément aux attentes des clients », argumente-t-elle.

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